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Nouvelle taxe sur le vapotage : une menace pour la santé publique et les ex-fumeurs

La cigarette électronique s’est imposée ces dix dernières années comme l’outil numéro un du sevrage tabagique en France. Elle a permis à plus de 2 millions de fumeurs de tourner la page du tabac, et contribue à faire chuter les chiffres du tabagisme, notamment chez les plus jeunes. Pourtant, malgré ce succès incontestable, la vape est à nouveau dans le viseur du législateur.

Selon une enquête publiée par Les Échos, un projet de budget hérité du gouvernement Bayrou prévoit la création d’une nouvelle taxe sur les e-liquides. Le risque ? Qu’elle soit reprise telle quelle par le nouvel exécutif, faute de temps avant la date butoir du 13 octobre pour présenter la loi de finances 2026.

La FIVAPE, fédération qui regroupe les professionnels de la filière indépendante, ainsi que de nombreuses associations d’usagers et de santé publique, dénoncent unanimement une mesure injuste, antisociale et contre-productive. Décryptons ensemble les enjeux d’une décision qui pourrait bien freiner la dynamique actuelle de sortie du tabac.

Le vapotage : un outil de sevrage reconnu et efficace

Des études scientifiques solides

Depuis son apparition, la cigarette électronique fait l’objet de débats passionnés. Mais les faits scientifiques, eux, s’accumulent.

  • Une revue Cochrane (2023) conclut que le vapotage double les chances d’arrêt par rapport aux substituts classiques comme les patchs ou les gommes.

  • Une étude australienne de 2024 montre même que l’efficacité grimpe à trois fois plus pour les populations les plus fragilisées économiquement, celles qui affichent les taux de tabagisme les plus élevés.

La raison est simple : la vape permet de fournir de la nicotine sans combustion, éliminant ainsi goudrons et monoxyde de carbone, responsables de la majorité des cancers, maladies cardiovasculaires et respiratoires.

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Un succès déjà visible en France

Les résultats sont tangibles. Selon l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Tendances addictives) :

  • Le tabagisme des jeunes de 16 ans a été divisé par 5 en dix ans.

  • Plus de 4 millions de Français utilisent la cigarette électronique, dont une grande majorité sont d’anciens fumeurs.

Autrement dit, la vape fonctionne. Elle est aujourd’hui l’alternative la plus populaire et la plus crédible au tabac.

Une taxe qui pénalise les fumeurs en cours de sevrage

Des niveaux de nicotine stratégiques

Le projet révélé prévoit une taxation à deux niveaux :

  • 3 centimes par ml jusqu’à 15 mg/ml de nicotine,

  • 5 centimes par ml au-delà.

Cette progressivité paraît logique sur le papier, mais elle est en réalité profondément injuste. Car ce sont les taux élevés de nicotine (souvent 16 à 20 mg/ml en e-liquides aux sels de nicotine) qui offrent le meilleur soutien en début de sevrage tabagique. Décourager leur usage revient à compliquer la vie des fumeurs qui essaient de quitter la cigarette.

Un frein économique

Aujourd’hui déjà, un flacon de 10 ml de e-liquide est vendu entre 4,90 € et 6,90 €. Avec une taxe de 5 centimes/ml, c’est 50 centimes de plus par flacon, soit une hausse de près de 10 %. Ajoutée à la TVA de 20 %, la facture grimperait vite pour les vapoteurs réguliers.

Or, la motivation économique est l’une des premières raisons pour lesquelles les fumeurs basculent vers la vape. Si celle-ci devient trop chère, une partie risque de retourner vers le tabac, qui reste disponible partout et dont les prix, bien que très élevés, sont parfois absorbés dans le budget quotidien par habitude.

Une mesure antisociale et pro-tabac

Des inégalités renforcées

Le tabagisme touche encore 30 % de la population adulte française, avec de fortes disparités sociales :

  • 17 % de fumeurs quotidiens chez les plus aisés,

  • plus de 35 % chez les plus précaires.

Ce sont précisément ces derniers qui bénéficient le plus de la vape comme outil de réduction des risques. Les taxer davantage, c’est aggraver les inégalités de santé publique et freiner la dynamique de sortie du tabac dans les milieux populaires.

Un cadeau déguisé à l’industrie du tabac

Les associations pointent aussi le cynisme de cette mesure. L’industrie du tabac, responsable de 75 000 morts par an en France, profite de chaque entrave faite à la vape. Elle alimente le doute en entretenant le mythe de l’« effet passerelle » (l’idée que la vape conduirait au tabac chez les jeunes), alors que les données récentes montrent exactement l’inverse.

En taxant la cigarette électronique, on la rapproche symboliquement du tabac et on laisse planer l’idée qu’elle est aussi nocive. C’est un véritable boulevard laissé aux cigarettiers.

Un impact économique désastreux pour la filière indépendante

La vape en France, ce n’est pas seulement un outil de santé publique, c’est aussi un secteur économique dynamique :

  • des milliers de boutiques spécialisées,

  • des centaines de fabricants indépendants,

  • des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects.

L’application d’une taxe spécifique représenterait une double peine :

  • augmentation du prix final pour le consommateur,

  • lourdeurs administratives et logistiques pour les professionnels.

Beaucoup de petites entreprises risqueraient de ne pas absorber ce choc, mettant en péril l’équilibre d’un marché déjà fragile face aux pressions européennes et à la concurrence internationale.

L’Europe et la nécessité d’une stratégie cohérente

Il faut également rappeler que l’Union européenne travaille actuellement sur une harmonisation des règles fiscales concernant la vape. Si la France décidait unilatéralement d’instaurer une taxe, elle devrait probablement revoir sa copie d’ici peu, avec un coût administratif supplémentaire. Une incohérence qui renforcerait l’instabilité du secteur et la défiance des usagers.

Conclusion : soutenir la vape, c’est soutenir la santé publique

La France reste l’un des pays européens les plus frappés par le tabagisme. Face à ce fléau qui tue 200 personnes par jour, la cigarette électronique représente un espoir concret. Loin d’être un gadget, elle constitue un outil majeur de réduction des risques et un allié précieux pour les fumeurs en quête de liberté.

En instaurant une taxe injuste, on risque de punir les ex-fumeurs, d’affaiblir la filière indépendante et de servir les intérêts de l’industrie du tabac.

Il est urgent que les pouvoirs publics changent de paradigme : plutôt que de freiner le développement du vapotage, ils devraient l’accompagner, l’encadrer et le promouvoir dans un esprit de santé publique et de confiance envers les citoyens.

Taxer la vape, ce n’est pas équilibrer un budget. C’est déséquilibrer l’avenir de millions de fumeurs qui ont enfin trouvé une alternative crédible pour tourner la page du tabac.

FAQ

Pourquoi parle-t-on d’une nouvelle taxe sur le vapotage en 2025 ?

Un projet de budget révélé par Les Échos prévoit d’instaurer une taxe spécifique sur les e-liquides. Bien qu’initiée par le gouvernement précédent, cette mesure pourrait être reprise telle quelle par le nouvel exécutif dans le cadre de la loi de finances 2026.

Combien coûterait cette taxe pour les vapoteurs ?

Le projet prévoit 3 centimes par millilitre jusqu’à 15 mg/ml de nicotine, puis 5 centimes au-delà. Concrètement, un flacon de 10 ml pourrait augmenter de 30 à 50 centimes, en plus de la TVA déjà appliquée à 20 %.

Pourquoi cette taxe est-elle jugée injuste ?

Parce qu’elle touche en priorité les fumeurs en cours de sevrage, qui utilisent souvent des taux élevés de nicotine pour compenser leur dépendance. Ce sont ces e-liquides qui seraient les plus taxés, alors qu’ils sont les plus utiles au début du sevrage.

Quel est l’impact de la vape sur la santé publique ?

Le vapotage permet de consommer de la nicotine sans combustion, supprimant ainsi goudrons et monoxyde de carbone, principaux responsables des maladies liées au tabac. Les études montrent que la vape est deux fois plus efficace que les substituts nicotiniques classiques, et même trois fois plus chez les plus précaires.

Qui s’oppose à cette taxe ?

La FIVAPE, l’AIDUCE (association d’usagers) et la Fédération Addiction ont pris position contre cette mesure. Elles dénoncent un frein à la réduction des risques, un coup dur pour les ex-fumeurs et un signal favorable à l’industrie du tabac.

Quelles conséquences économiques pour la filière de la vape ?

La taxe alourdirait les coûts pour les consommateurs et pour les professionnels (fabricants, distributeurs, boutiques spécialisées). Des milliers d’emplois locaux pourraient être menacés, alors que la filière indépendante joue un rôle central dans la lutte contre le tabagisme.

La vape est-elle un « tremplin » vers le tabac pour les jeunes ?

Non. Les données de l’OFDT montrent que le tabagisme des jeunes a été divisé par 5 en dix ans. L’idée de « passerelle » est un mythe largement utilisé par l’industrie du tabac pour décrédibiliser la réduction des risques.

Que demande la FIVAPE au gouvernement ?

La FIVAPE appelle les pouvoirs publics à ne pas inclure de taxe sur les e-liquides dans la loi de finances 2026 et à changer de stratégie : soutenir le vapotage comme outil de sevrage plutôt que de l’entraver.

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