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Cigarette électronique : la France prépare un virage réglementaire choc d’ici 2026

Le gouvernement français serre la vis. Après avoir ciblé le tabac, il s’attaque désormais à la cigarette électronique. Ce que beaucoup considéraient comme un outil de sevrage tabagique efficace pourrait bientôt être amputé de ses principaux attraits : nicotine et arômes. Une série de mesures révélées par la ministre de la Santé Catherine Vautrin qui font déjà grincer des dents.

Un été sans fumée… ni vape ? 

Dès le 1er juillet 2025, la cigarette sera bannie de plusieurs espaces publics : plages, parcs, abris bus, abords d’écoles, stades… l’idée : protéger les enfants et briser la normalisation de la cigarette dans l’espace public. 

Mais cette annonce n’est que la première vague d’un plan bien plus vaste. Dans le viseur : le vapotage, dont la popularité ne cesse de croître chez les jeunes, au point d’inquiéter l’exécutif. 

« Là où il y a des enfants, le tabac – demain le vapotage – n’a pas sa place », laisse entendre la ministre. 

Vers une vape sans nicotine ni saveur ? 

D’ici mi-2026, un cadre réglementaire inédit pour les produits de vapotage devrait voir la jour. Objectif : réduire le potentiel addictif de ces dispositifs en agissant sur deux leviers majeurs : 

1. Une baisse du taux de nicotine 

Un projet est en cours avec L’ANSES (Agence national de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et l’HAS (haute autorité de Santé) pour diminuer le seuil de nicotine autorisé dans les e-liquides. Si cette mesure part d’une intention de santé publique, elle pourrait avoir un effet contre productif, en particulier pour les fumeurs qui utilisent la vape pour arrêter. 

A savoir : selon la revue Cochrane, les e-cigarettes nicotinées sont les plus efficaces pour l’arrêt du tabac, devant les patchs ou gommes. 

 2. Une réduction drastique des arômes

Menthe, fruits exotiques, bonbon, café latte, « licorne »… les goûts fantasques, prisés des adolescents, pourraient être interdits ou fortement restreints. Une position déjà évoquée dans d’autres pays européens, mais encore inédite en France.

Plusieurs études montrent que ces arômes jouent un rôle d’attractivité, mais aussi de substitution au tabac chez les adultes.

Des chiffres qui racontent une autre histoire

La volonté de « désarmer » la vape repose en partie sur la peur d’un effet passerelle vers le tabac. Pourtant, les données disponibles racontent une autre version.

Ces chiffres montrent une tendance claire : plus le vapotage augmente, plus le tabagisme recule. Une coïncidence ? Pas pour la majorité des spécialistes du sevrage.

Le spectre de la métatine

Autre point sensible du débat : la métatine, un nouveau composant mis en avant par certains fabricants comme une alternative à la nicotine. Mais ce composé serait encore plus addictif, selon une alerte récente du Comité national contre le tabagisme (CNCT).

Cette découverte relance la nécessité d’une réglementation encadrée mais rationnelle, pour éviter les dérives tout en conservant les vertus de l’e-cigarette dans une stratégie de santé publique.

Peut-on concilier protection des jeunes et sevrage des adultes ?

Le plan de Catherine Vautrin se donne pour ambition de faire des enfants nés en 2025 la première génération sans tabac. Un objectif salué, mais qui soulève une tension de fond : peut-on interdire sans nuire à ceux qui veulent arrêter ?

Réduire la nicotine à un seuil trop bas ou retirer les arômes, c’est risquer de fragiliser l’un des outils les plus accessibles et efficaces du sevrage. Pour beaucoup, le vapotage n’est

Ce qu’il faut retenir

  • 🚬 Tabac interdit dans les lieux fréquentés par des enfants dès juillet 2025

  • 💨 Réduction du taux de nicotine et limitation des arômes en e-cigarette annoncées pour 2026

  • 🔍 Des études contredisent l’idée que la vape pousse au tabagisme

  • ⚠️ La métatine, nouvelle substance inquiétante, pourrait rebattre les cartes

Sources citées

  • Interview de Catherine Vautrin, Ouest-France, 29 mai 2025

  • Communiqué de l’OFDT, 1er janvier 2024

  • Cochrane Library – Meta-analyse 2025 (90 études)

  • Université McGill – Étude sur les effets des arômes fruités (2024)

  • Rapport CNCT sur la métatine, mai 2025

FAQ

Est-ce que la vape sera concernée par l’interdiction dans les lieux publics ?

La ministre de la Santé a clairement indiqué vouloir étendre cette interdiction au vapotage, notamment dans les lieux fréquentés par les enfants. Le décret d’application est attendu pour 2025.

Ces mesures vont-elles aussi concerner les puffs ?

Oui, les puffs sont particulièrement visées, car très populaires chez les adolescents. Leur format jetable, leur prix accessible et leurs goûts sucrés les rendent attractives, mais peu compatibles avec une logique de santé publique. Leur interdiction ou restriction est sur la table dans plusieurs pays — et pourrait l’être en France.

Que prévoit le gouvernement pour les e-liquides d’ici 2026 ?

Deux grands axes sont annoncés pour mi-2026 :

    1. Baisse du taux de nicotine autorisé dans les e-liquides.

    2. Limitation ou interdiction des arômes jugés attractifs pour les jeunes (menthe, fruits, bonbons…).
Pourquoi les arômes sont-ils au cœur du débat ?
  • Les arômes sont doublement perçus :

    • Comme facteurs d’attractivité chez les jeunes.

    • Comme moyens de dégoût progressif du tabac chez les adultes.

    Interdire les arômes revient à uniformiser l’expérience de vape, ce qui pourrait réduire l’intérêt pour les anciens fumeurs. Des pays comme les Pays-Bas ou la Finlande ont déjà mis en place des interdictions similaires, avec des résultats controversés.

Le projet « génération sans tabac », qu’est-ce que c’est ?

L’ambition du gouvernement est de faire en sorte que les enfants nés à partir de 2025 ne commencent jamais à fumer. Un objectif louable, mais qui doit trouver un équilibre entre protection des jeunes et accompagnement des fumeurs vers le sevrage.

Quels contrôles sont prévus pour appliquer ces nouvelles règles ?

Le gouvernement n’a pas encore détaillé le dispositif de contrôle, mais il pourrait s’appuyer sur :

  • La DGCCRF pour les contrôles en boutiques.

  • Les douanes pour les imports illicites.

  • Une plateforme de signalement citoyen (comme SignalConso).

Un étiquetage renforcé et une traçabilité obligatoire des e-liquides.

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